Pour le temps de Carême, l’équipe de pastorale vous propose un moment de recueillement dans la salle Gouzien, le vendredi 19 mars 2021 de 10 heures à 16h30.
Ce moment est inspiré par Taizé qui nous conduit à la méditation par la musique, le silence, la parole et la contemplation.
Vous êtes tous invités à venir partager quelques instants durant cette journée.
Qu’est-ce que le Carême?
L’Église offre 40 jours de réflexion qui conduisent à la célébration de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. 40 jours pour se mettre à l’écoute de celui qui, une fois son baptême accompli, fut envoyé dans le désert pour y être tenté. Tentation de l’avoir, tentation du pouvoir, tentation du valoir. Tentations ô combien humaines qui traversent toute vie et qui sont si difficiles à surmonter tant elles sont ancrées en chacun de nous. Parce que l’appétit de dévoration qui conduit à tout ramener à soi étouffe, souvent durant ce temps de Carême, certains s’abstiennent de prendre ce qu’ils apprécient tant. De même, parce que la volonté de dominer conduit parfois le cœur humain à se rendre serviteur d’autrui au lieu de prétendre à un pouvoir démesuré qui écrase. Pour remettre à sa juste mesure un désir illimité de reconnaissance, ces quarante jours peuvent être l’occasion de redécouvrir la nécessité d’apprendre à porter notre propre regard sur nous-mêmes afin de découvrir la valeur de ce que nous sommes vraiment.
Tout comme le peuple d’Israël traversa le désert en quarante ans avant de passer le Jourdain, tout comme Moïse passa quarante jours et quarante nuits au Sinaï avant de recevoir les Tables de la Loi, Jésus lui aussi passa quarante jours et quarante nuits avant d’accepter sa mission. La tentation fait partie de la vie, c’est pourquoi il convient de l’entendre. Elle nous prépare à franchir le seuil d’une vie nouvelle en laissant derrière nous les désirs vains.
C’est pourquoi, avant d’entrer dans un nouvel espace, considéré sacré car à part, il est de coutume de retirer ses sandales: on ne foule pas un sol nouveau sans se défaire de certaines protections. Voyant Moïse s’approcher de cet étrange phénomène, du buisson qui brûle sans se consumer, Dieu lui demanda de retirer les sandales avant de marcher sur le sol de la Terre Sainte.
Aujourd’hui, que signifie pour nous retirer ses sandales? Se défaire de ce qui nous serre, de ce qui ne nous sert à marcher dans un monde inconnu, inconfortable voire hostile. Mais une fois rentrés chez nous, dans la chaleur de nos foyers, ne quittons-nous pas ces protections désormais inutiles? Cette maison, c’est la terre que Dieu nous donne, l’espace où nous pouvons le prier et le louer, son sein qui nous sert de demeure, sa Parole qui nous revêt de l’essentiel.
L’importance du silence
Dans un monde empli de bruits et de tumultes comme saturé de sons imposés comme choisis, le silence évoque peut-être d’abord une absence, une pause dans le bruissement permanent des affaires humaines. Aujourd’hui cependant, en ce temps de Carême, le silence vient comme une invitation à tendre l’oreille vers ce que nous écoutons bien peu, en définitive : soi-même, nous-mêmes. Il s’agit de rejoindre notre cœur, nos sentiments, nos émotions profondes, ce que nous ressentons au tréfonds de nous.
Mais pourquoi tendre l’oreille vers ce qui bruisse en nous dans la mesure où cela n’est pas toujours très positif? Quelle place accordée à la colère qui gronde, à la jalousie qui bouillonne, à la frustration qui peste, à l’énervement qui trépigne? À nos envies de vengeance qui rugissent? Ne vaut-il pas mieux les faire taire, les cacher? Mais sans les entendre, ni les écouter mugir dans nos cœurs comment parvenir à tendre l’oreille vers ce qui est aussi subtile que le murmure de Dieu qu’Élisée découvrit: l’amour, la joie, le partage, la générosité, la justice?